Besoin de caféine! [Elizabeth & Alexander - StarBucks Coffee > La City.]

Mes yeux ne sont pas encore ouverts que déjà, mes petites orteils se balancent au rythme de mon réveille qui chante You're So Damn Hot, Ok Go. Ça fait partie des petites choses que j'aime appeler un signe du destin. Si ma radio joue une chanson que j'affectionne au moment où je m'éveille, ça signifie qu'une magnifique journée est à présager. Bon d'accord, ce n'est pas une science exacte ou infaillible, mais j'aime bien avoir ce genre de pensée en me levant le matin. Je repousse paresseusement mon édredon d'un geste de la main, mon corps se met à frissonner dès que l'air ambiant de la pièce l'enveloppe. Je m'étire de tout mon long, faisant ainsi craquer mon dos encore douloureux du travail d'hier soir. Ce n'est pas facile d'emménager dans un nouvel appartement, surtout lorsqu'on est seule et inexpérimentée. Quelques cartons traine encore un peu partout, mais dans l'ensemble c'est assez bien. Pas suffisant pour invité qui que ce soit, mais assez pour que je m'offre une journée de repos bien mériter... Enfin, si on appelle la recherche d'emploi du repos.

Dès que je pose les pieds contre le bois verni, mes épaules se crispe alors que mes lèvres se pince. Ce n'était pas comme à la maison où je déposais mes pieds sur le tapis persan de ma chambre. Est-ce que ma liberté équivalait le luxe de Chelsea? Je l'espérais, profondément. Une fois debout, le rituel du matin s'entame. Je me traine difficilement jusqu'à la cuisine et ouvre l'armoire... Rien. Naturellement pauvre cloche! Je n'ai pas encore fait d'épicerie, je ravale donc mon envie de café et me précipite sous la douche. Trente minutes, un litre de savon et une tonne de shampooing, je suis maintenant prête à affronter le regard de Londres posé sur moi. Une petite jupe en jean, un haut noir profond et une cordelette pour orné mes cheveux, je suis comme toujours, parfaite. Je m'assure trois fois plutôt qu'une de bien avoir tout verrouiller, la dernière chose dont j'ai besoin c'est de me faire cambriolé. Surtout que Papounet à dit qu'il ne subviendrait plus à mes besoins maintenant que j'ai pris mon indépendance. Je sors dans la rue après avoir descendu le petit escalier qui mène chez moi, le soleil aveuglant m'agresse même au travers de mes Ray-Ban. Je me mets à marcher vers le Nord, ma bouche salive déjà à la vue du panneau vert et blanc. C'est pourquoi j'ai choisi cette appartement, la proximité. On dirait presque qu'il m'appelle par mon petit nom. Je traverse la rue sans regarder, passant à un cheveu de terminer la journée à l'hosto. Putain de Taxi!

Une fois à l'intérieur, j'attends religieusement mon tour jusqu'à ce qu'enfin, je commande mon café vanille française. Une tasse dans la main, un journal dans l'autre, je me dirige vers une table déserte où je m'installe pour lire. Après quelques minutes, je soupire de lassitude devant ce ramassis d'ineptie. Il faut dire qu'une ville comme Londres ne manque pas de belles femmes pour se déhanché devant les messieurs. J'avais le choix entre mourir de faim ou brimé mon égo pour quelque billet. Je soupire d'ennuis en refermant le journal du bout des doigts.

- J'ai l'air de quoi? D'une courtisane peut-être... Me marmonnais-je à moi-même

Fais chier.

Bonjour, excusez-moi, je peux vous emprunter votre journal?

Vous allez bien? Ou.. euh, je vous dérange?

Je sais que je suis lunatique, je l'ai toujours été d'ailleurs, c'est le genre de choses bien ancré en vous. J'ai raté un tas de trucs avant, mais c'était la première fois de ma vie que je manquais quelque chose comme lui. C'était peut-être le trop plein de bruit ambiant ou ma déception face à cet échec. D'accord on ne trouve pas un boulot du premier coup, mais c'est toujours déprimant quand même. L'or noir avait peut-être aussi un grand impacte, quand j'en ai pas assez dans les veines je suis bonne à rien.
Peut importe, par sa main ou sa voix, mon attention fut dirigée vers lui, posant mes prunelles dans son regard acier. C'est à ce moment-là que je réalisais pourquoi le soleil m'agressait autant aujourd'hui. Je plissais légèrement les yeux alors qu'il me demandait si poliment mon journal, maudit soit les circonstances! Je n'avais pas retiré mes contactes bleues hier soir et mes yeux s'en trouvaient légèrement irrité. Je n'avais pas eu le temps d'ouvrir la bouche qu'il se rétracta.

Me déranger? Non mais il est barjo! C'était une vraie Hirochima et je n'étais pas du tout préparer à cette heure de la journée! Il me tombait dessus comme ça avec son super costard et ses beaux yeux gris. Il était grand comme ont les aiment, poli comme c'est presque interdit et il transpirait carrément la virilité avec sa petite barbe. J'étais passé souvent dans le coin pour déposer des paquets pour mon père, mais je n'avais jamais vue un homme d'affaire aussi craquant. Oui, ça ne faisait aucun doute, il était le genre d'homme qu'on voulait présenter à papa.
Première étape, ne pas avoir l'air bête. Je relevais le coin de mes lèvres, lui offrant ainsi un petit sourire. Ensuite, trouver quoi lui dire.

- Pas du tout... C'est juste que je n'ai pas eu encore ma dose de caféine ce matin...

Tout mettre sur le dos du café, c'était mieux que d'avouer que j'étais sans travail et tellement fauché que je j'avais dû marcher jusqu'ici. Il allait probablement travailler habiller comme il était, les mèches rebelles de ses cheveux qui commençait à retrousser lui affichait tout de même une nature plutôt décontracter. Comment lui faire oublier son journal et concentrer son attention sur la petite personne que je suis? Il fallait évidemment ne pas avoir l'air trop intéresser à sa prestance, il pourrait se rendre compte de la solitude dans laquelle j'étais plongé.
Les doigts toujours posé contre le papier, je fis glisser le journal dans sa direction, l'arrêtant innocemment devant la place libre à ma droite. Mon sourire s'étira incontrôlablemment, probablement parce que je me trouvais évidente par mon mouvement. Être désespéré, ce n'est jamais très gagnant avec les hommes.

- J'espère que tu auras plus de chance que moi.

Mes doigts passèrent du papier à ma montre, je fis mine de regarder l'heure un court instant, soupira ensuite d'ennui avant de poser le menton dans la paume de ma main. Accouder à la table, je posais à nouveau mon regard dans le sien. Mes sourcils s'arquèrent alors que mes lèvres s'étiraient une nouvelle fois. C'est blasant de rencontrer quelqu'un comme ça. Ce n'est pas comme si je pouvais lui dire; hey, prend deux minutes de ton temps et viens jaser avec moi. Une option, lui sourire mignonnement et espérer qu'il soit suffisamment entreprenant pour prendre place lui-même.

Je vois ce que tu veux dire, c'est pareil pour moi ce matin. Heureusement que Starbucks est là,

En fait, je veux juste jeter un coup d'oeil à la bourse.

Je crois que je vais m'installer ici, si ça t'embêtes pas..

Et.. Tout à l'heure tu parlais de chance. Il y a quelque chose qui ne marche pas comme tu veux?

Au fait, moi c'est Alex, et toi?

Donc le joli brun vouait un intérêt pour la bourse, ce qui tentait à prouver qu'il était tout aussi sérieux que son costard. J'étais sur le point de baisser les bras lorsqu'il posa sa seconde main contre la table, m'arrachant un nouveau sourire alors que je replongeais mes yeux dans les siens. C'était déjà impressionnant un homme de grande taille, mais pencher ainsi il me semblait carrément imposant. Mon sourcil se relevait de façon victorieuse lorsqu'il se proposait à me rejoindre. C'était tellement mignon, il clamait vouloir s'asseoir à cette table plutôt que tout simplement me demander s'il pouvait m'y rejoindre. Ce genre d'assurance masculine avait quelque chose d'envieux, ce qui me plaisait beaucoup.

- Je t'en pris, assied toi, lui répondis-je de mon sourire colgate

Je profitais de la vue qu'il m'offrit en allant récupéré son café. Désolé, mais quelles fesses! Son pantalon noir valorisait grandement ses jolies courbes arrières, mon oeil y était naturellement attiré. Il revint rapidement, son gobelet entre les mains. Lorsqu'il prit place à mes côtés, son parfum me frappa. Subtil mais enhivrant, il sentait bon l'homme. Je m'accoudais à la table, posant mon menton contre ma paume les yeux toujours rivés sur lui. C'est lorsqu'il se désaltéra que je réalisais que ma rage de caféine m'était totalement passé. Moi qui habituellement en est une vraie droguée sans fond.
Ma grande bouche me valu encore un peu d'attention, je fonçais légèrement les sourcils lorsqu'il évoquait la chance. S'en était toute une que je n'avais plus d'or noir à la maison. Pouvais-je vraiment m'étaler sur mes petits problèmes personnels devant un homme comme lui? Sa seule préoccupation était probablement à savoir de combien s'était-il enrichit aujourd'hui ou les perspectives d'achats intercontinentaux. Une chose était certaine, je ne pouvais pas ignorer sa question, par peur d'avoir l'air désintéresser, mais être trop évocatrice pourrait être très mauvais pour mon image. Il n'était visiblement pas le type d'homme à sortir avec de petites danseuses...

- J'aurais dû écouter mon père quand il me disait que la danse n'est pas un vrai métier... Répondis-je vaguement

Dire qu'on m'avait payé l'académie Westminster et j'en étais ressorti toujours aussi indécise. J'allais bien évidemment être la plus cultivé des danseuses au The Red Doors, quel avenir glorieux! Puis, une lueur d'espoir. Il se présentait à moi, en effet c'était d'usage. Alex. Son nom était tout aussi commun que lui ne l'était pas, magnifique combinaison. Je lui tendis la main, me présentant à mon tour.

- Élizabeth... Mais tu peux m'appeler Beth si tu veux...

Je secouais délicatement sa main, le sourire toujours aussi large. Si j'avais appris quelque chose en sociologie, c'est que le contacte physique avait un grand impacte. La sienne était imposante, mais tout de même incroyablement douce. Reprenant ma main, je la posais contre mon café, en avalant une gorgée. Je grimaçais légèrement au goût avant de le reposer contre la table, l'écartant doucement. J'adore le café, mais tiède c'est du vrai poison. Dommage, je n'avais pas les moyens de m'en commander un second. Mon attention délaissait la tasse de carton, se détournant vers lui.

- Alors... Tu abordes toutes les jolie filles comme ça, ou c'est simplement un petit spécial pour moi?! Demandais-je sur un ton amusé

Je ne le critiquais aucunement, j'avais plutôt envie de le voir sourire, pourquoi pas rire. C'était le genre de choses dont les gars se souvenait. Ça et on n'entame jamais une relation, même amicale, avec quelqu'un qui nous ennuie...