Shit ! I'm SO sorry ! [J&S - Starbuck Café]

Shit !! I'm So Sorry !!

" Midi. Voilà un peu plus de cinq heures que j'enchainai les aller-retour entre le Starbuck et les bureaux de Vogue se trouvant dans une des tours de la City. La confection de la couverture prenait du retard et c’était nous qui en pâtissions. La première fois qu’il m’avait demandé de courir au Starbuck du coin, je m’étais dit "cool, un peu de tranquillité !" C’était mal connaître Fred dans ses mauvais jours ! Il m’appela 10 fois à la suite pour changer sa commande, savoir où j’en étais et même pour que je lui passe la patronne de la boutique, afin qu’elle me laisse passer sans avoir à faire la queue. Demande qui, bien sur, n’avait pu aboutir.

Le mercredi était la journée décontracte chez Vogue. Quelle ironie ! Cela voulait dire que nous pouvions, pour une fois, laisser de côté talons, robes et jeans ultra moulant. J’avais donc revêtu ce matin un short beige Chloé, une paire de botte de la même marque, un t-shirt marron à manche longue que j’avais trouvé en solde chez Diesel et un sac façon girafe en cuir. Décontracté mais un minimum chic, Vogue devait quand même garder une certaine image.

Spoiler:

Le ciel était gris aujourd'hui. Un veritable orage d'été s'abatait sur Londres. J'avais toujours trouvé ça excitant mais là, tout de suite, je ne pensais pas vraiment à ça. Traversant les avenues en petite foulée je me rendais vers le Starbuck, profitant du répis que le ciel nous avait accordé.

Je venais de faire une quart d’heure de queue pour 3café crème, 1cappuccino et 1 chocolat, caramel. Les bras chargés je me dirigeai vers la sortie tout en parlant à Fred grâce à mon kit main libre. Il fallait encore que je passe chez le traiteur japonnais, prendre de quoi manger pour toute l'equipe.

Je m’apprêtai à passer les battants de la porte lorsqu’un homme arriva par la gauche et entra au même moment dans la boutique. La collision était inévitable. Les boissons brûlantes se renversèrent sur l’inconnu et dans l’effet de surprise je ne cherchai même pas à les retenir, mais me reculai plutôt afin de ne pas être éclaboussée.

Levant les bras en l’air, comme pour prouver mon innocence, la bouche ouverte d’étonnement, je relevai les yeux sur son visage. Il avait l’air tout aussi surpris que moi, ne réalisant sans doute pas ce qui venait de se produire. Je décidai de rompre le silence. Je … Je suis vraiment désolée. Je ne … voulais pas. Enfin … Je savais pas expérience que les Londoniens étaient extrêmement susceptibles. J’attendais donc les reproches sans broncher.

La voix de Fred résonnait toujours dans mon oreillette et je raccrochai sans même donner d’explication. C’est alors que le jeune homme releva la tête vers moi. Les cheveux bruns, une peau légèrement hâlée, de beaux yeux en amande et une barbe à peine naissante. Y’a pas à dire j’aurais pu tomber sur beaucoup plus moche ! Je restai un moment à dévisager la catastrophe, sans dire un mot de plus. Il était littéralement trempé. J’espérai qu’il n’allait pas au travail, dans quel cas, il allait arriver en retard. Je jetai un coup d’œil rapide à ses fringues, pas de grande marque. Sauf peut-être le jeans.

Je ne savais pas vraiment comment réagir. Je devais vite refaire la queue afin que Fred ait ses cafés et son repas sans trop tarder. Mais je ne pouvais pas laisser ce (beau) jeune homme comme ça… Je m’excuse encore… Je ne pense pas que je peux vous offrir un café, ça serait peut-être mal placé, dis-je dans un demi-sourire. Mais je peux vous offrir le taxi afin que vous puissiez rentrer chez vous vous changer ? A moins qu’il soit venu en voiture… Ou .. je sais pas ..

J'avais pour habitude de travailler dans le stress, ce n'était pas ca qui me faisait perdre le contrôle d'habitude. Mais là ca faisait 4jours que j'avais très peu dormi, beaucoup travailler et m'étais nourrie essentiellement de café. Je reflechis un instant, tout en eteignant mon portable qui n'arretait pas de sonner. Fred allait devoir attendre. Dites moi.. Qu'est ce que je peux faire pour me faire pardonner ? Je lui souris attendant sa réponse et esperant regler cette histoire rapidement.

Invité

Je marchais d'un pas lent dans les rues de La City, quartier où je ne me voyais pas du tout vivre, trop superficiel et stressant à mon goût. Je profitais de ma première semaine de congés depuis des mois, pour prendre l'air et me dégourdir les jambes. Plus tôt dans la matinée j'étais allé rendre une petite visite à mes parents à Norwich, les abandonnant rapidement pour venir enfin visiter la grande ville où je vivais. Alors que toute la semaine précédente j'avais maudis le soleil de taper aussi fort pendant ma dernière semaine de boulot, il m'en voulait à présent car le temps était à l'orage, malheureusement.

J'avais encore des séquelles du peu de sommeil accumulé jusque là, et ce matin encore je m'étais levé aux aurores, j'avais donc terriblement besoin d'un bon café. Et le seul café dans ce quartier était l'énorme Starbuck qui faisait face à la plus grande tour de La City.
Totalement absorbé par mes pensées, toujours un peu occupé par les différents patients que j'avais vu défiler dernièrement, et par l'absence de mon frère Jack ce matin que j'avais raté de peu, je poussais la porte gauche du Satrbuck qui grouillait de monde, et où la moitié des clients étaient pendus au téléphone. Mais avant même que je puisse faire un pas dans la boutique bondé, une jeune femme que je n'avais pas vu me percuta de pleins fouets, me renversant les quatres cafés qu'elle tenait dans la main . Je manquais de tomber, mais réussi à m'équilibrer rapidement. Je regardai mes affaires, trempes, examinai mon pantalon, trempe et relevai la tête, les yeux écarquillés pour identifier la gentille demoiselle qui avait failli me noyer. Elle me regardait, les mains en l'air, avec un air ahurie, a priori elle n'avait pas fait exprès, ce genre de maladresse arrivait à tout le monde. Mais c'était toujours plus confortable d'être dans la position du maladroit plutôt que celui de la victime. Elle me marmonna quelques excuses qui me firent sourire bien malgré moi.

Spoiler:

Je me doute bien que vous ne vouliez pas!

Elle semblait paniqué, ses traits étaient tirés, ce qui lui allait à ravir. Son inquiétude en rajoutait à sa beauté. Cette jeune maladroite était vraiment charmante. Il ne fallait pas en faire un drame, un café ce n'était pas mortel, et je savais de quoi je parle.

Ne vous inquiétez surtout pas, la rassurai-je en esquissant un sourire en coin, ce n'est pas grave, je m'en remettrai, ce n'est que du café! Assez brûlant je dois dire, riai-je doucement.

Je ne savais pas trop ce que je devais faire maintenant, prendre ce foutu café, qui ne me faisait plus tellement envie, ou rentrer jusqu'à Lambeth pour me changer. La deuxième alternative me semblait être une bonne idée, j'en profiterais pour piquer un roupillon de quelques minutes. J'allais opter pour la deuxième proposition quand la jeune inconnue me prit de court.

Non, c'est sur! Je n'ai plus tellement envie d'un café, riai-je, j'ai eu ma dose pour les mois à venir!

Je remarquai le demi-sourire qu'elle m'avait adressé, un magnifique demi-sourire, cela dit elle avait l'air très jeune, trop jeune, elle ne devait sans doute pas dépassé la vingtaine.

Pas besoin pour le taxi, je vais l'appeler. Encore une fois ne vous inquiétez pas, ce genre de choses m'arrivent souvent, mais malheureusement je suis toujours la victime! J'espère que nous pourrons inverser les rôles la prochaine fois!

Bien malgré moi, j'avais prononcé les mots "prochaine fois" comme si j'avais une possible ouverture, qui visiblement n'existait pas. J'essayais de rattraper le coup.

Bon et bien, je pense que je vais rentrer me changer.JE passais ma main sur ma nuque, comme pour essayer d'avoir l'air détendu.

Alors que je pensais que nos chemins allaient se séparer ici, elle me proposa de se faire pardonner. J'avais déjà une petite idée de la manière dont elle pourrait me faire plaisir:un simple rendez vous. Mais j'avais perdu l'usage de faire ça, inviter une fille à un tête à tête ca faisait longtemps que je n'avais plus fait ce genre de chose. Elle me sourit encore une fois, et ca devint trop tentant d'inviter la belle inconnue mais je m'abstins.

Rien, ça ira, c'était un simple accident.

J'aurais aimé ajouté un..Filez moi votre numéro et nous sommes quittes!

Je ne vous le souhaite pas. Je risque d'être un peu moins aimable que vous.

Ecoute

merde ! Je venais vraiment de le tutoyer là ?!

me sens vraiment mal et j'imagine que je t'ai gaché ta journée. Il se t

rouve que j'ai vraiment pas le temps là tout de suite, j'ai un patron un peu sur les nerfs qui attend son café et ses sushis si tu vois ce que je veux dire.

Mais je veux vraiment me faire pardonner. On pourrait ..

je le dis, je le dis pas, je le dis, nan tu le dis pas ! Allez je le dis ..

se revoir ?

Excuse moi.. encore

Oui. Oui je comprends mais .. Oui.. J'ai eu une sorte de petit accident.. Oui.. Je fais vite.. A tout de suite.

J'ai l'impression de passer mon temps à m'excuser avec .. on peut se tutoyer au faite ?

..toi. Mais je dois y aller. Je m'appelle Juliana, voici mon numéro de téléphone.

J'espere que tu me laisseras l'occasion de me faire pardonner en tout cas.

Invité

Comme je m’en étais douté, elle ne tiqua pas à mon « prochaine fois », il ne lui était certainement pas venu à l’esprit de me revoir un jour, ce qui était tout à fait normal, mais assez décevant. Je ne pouvais m’empecher de la détailler toujours un petit peu plus ,m’arrêtant d’abord sur son joli visage fin, contemplant ses beaux yeux bleus tout en essayant de me concentrer sur notre conversation. Et alors que je lui exposais ma décision de rentrer chez moi pour me changer, son portable, que je n’avais que très peu remarqué jusque là se mit à sonner de plus belle. Elle tardait à répondre, laissant le portable sonnait encore et encore. Je ne pus m’empêcher de rire. Elle se décida enfin à le sortir de son sac, mais à ma grande surprise, pas pour prendre l’appel qui devait être assez important mais pour le rejeter. Son geste m’étonna, elle avait l’air de préférer me parler et risquer des représailles au travail plutôt que de répondre. Decidemment cette fille me plaisait, elle était…étonnante, et à la fois…détonnante.

Elle me fit une proposition plus qu’alléchante, elle voulait se faire pardonner par tous les moyens. Je n’étais pas du genre à sauter sur les occasions dès que celles-ci se présenter, mais je savais que si je ne prenais pas celle-là j’allais carrément le regretter. Je doutais un instant, sa proposition n’était peut être pas pleine de sous entendu comme je le pensai, et si je lui demandais de la revoir, je risquai de passer pour un pervers profiteur, ce que j’étais loin d’être. De peur qu’elle veuille tout simplement être pardonner, je m’abstins de l’inviter et lui répétai encoe à quel point elle n’y était pour rien, ce genre de choses arrivaient souvent, à moi le premier.

Et alors que je continuais à douter et que j’étais à deux doigts de revenir sur mes déclarations pour l’inviter à dîner, la jeune inconnue, toujours aussi étonnante prit les devants, en commençant par me tutoyer. Le fait qu’elle me dise « Tu » changea radicalement ma façon de voir les choses : elle était vraiment très charmante, attirante, surprenante, mystérieuse car je ne savais rien d’elle et j’avais envie de la revoir, qu’elle m’étonne encore. Et en même temps j’avais l’impression de la connaître, comme si elle était …une évidence. Elle confirma mes suppositions, la personne qui ne lâchait pas son téléphone pour essayer de la joindre était son boss, et elle l’avait intentionellement rejeté pour continuer à me parler, alors que la plupart des Londonniennes m’auraient rapidement glissé un billet dans la main pour emmener mes affaires au Pressing avant de disparaître. Apparemment cette femme n’était pas comme les autres, un point qui m’avait toujours attiré chez le sexe opposé. Alors qu’elle s’excusa une nouvelle fois et , m’étonnant toujours un peu plus, exprima le souhait de me revoir moi. Je ne pouvais pas refuser, je ne voulais rien lui refuser.

En aucun cas tu ne m’a gâché ma journée …bien au contraire. Et tu n’as pas à être désolé, vraiment. Et pour ce qui est de te revoir, ce serait avec grand …

Je n’eus pas le temps de terminer ma réponse que son téléphone sonna une nouvelle fois, et elle prit l’appel. En attendant je réfléchissais à l’endroit où on pourrait se retrouver et quand on pourrait se revoir. Un concert de Jazz, où je comptais me rendre, valait vraiment la peine d’y assister, et c’était une bonne occasion de lui montrer en même temps une partie de mon univers, l’autre étant l’Hôpital et ma famille. Mais le problème était que ce concert était le soir même, autant dire que c’était un peu trop rapide.

Elle raccrocha rapidement, et notre conversation, un peu trop remplie de « je suis désolé » repris. Encore penaude elle me demanda tout de même si elle pouvait me tutoyer, elle était respectueuse des désirs des autres, et ne s’imposait pas d’elle-même.

Bien sur. Aucun problème.

Juliana, me tendit sa carte. Juliana, c’était un prénom très latin, ce qui en rajoutait d’autant plus à son charme que je ne pouvais imaginer plus élevé. Elle était très belle, avait l’air spirituelle, et d’origine latine. Il n’y avait aucun doute, cette fille s’imposait à moi comme une évidence. Je tendais à mon tour mon bras droit, imbibé de café jusqu’au coude et attrapai délicatement la petite carte, où trônait le logo VOGUE, du bout des doigts, tout en frôlant les siens.Elle bossait chez Vogue, interessant, sur ma petite carte on pouvait lire, Juliana Evans.

Merci.Oh et je suis Seth, Seth Foster.

Décidemment malgré ce temps pourri à rester cloîtrer chez soi, cette journée, qui nétait pas encore terminée n’avait pas été mal du tout. J’étais entré au Starbuck pour un simple café, et j’en étais sorti avec un numéro de téléphone, et les fringues imbibés de café . En clair j’avais obtenu tout ce que je voulais et plus encore avec le rab de café chaud et le numéro.
Juliana sortit du Starbuck, apparemment pressée et je lui emboîtai le pas, ne voulant plus de café. Elle chopa très rapidement un taxi, m’évitant ainsi de me faire arroser pa la pluie diluvienne qui risquait de me tremper plus que je ne l’étais déjà. Elle arrêta le taxi, j’ouvrais la porte, tout en lui souriant. Sa dernière phrase me fit sourire, elle avait l’air de tenir à me revoir, et je le voulais aussi. Elle allait avoir de mes nouvelles plus vite qu’elle ne le pensait. Le temps de me changer, de manger un truc et j’allais l’appeler.

J’y comptes de bien ne t’inquiètes pas. En tout cas merci pour le taxi.

Je m’engouffrais dans le taxi qui commençait à sérieusement s’immpatientait et lui lançai un dernier A bientôt ! avant de refermer la porte derrière moi. A très très bientôt même.